Une histoire de vampire moderne
De nombreux livres populaires sur les fantômes, comme le livre intitulé The Highgate Vampire , mentionnent un vampire qui aurait hanté le cimetière de Highgate au début des années 1970. La croissance de sa réputation, qui peut être retracée à travers les reportages des médias contemporains et les livres ultérieurs de deux participants, Seán Manchester et David Farrant, est un exemple de construction de légende moderne. Le récit le plus académique est donné par un spécialiste du folklore, le professeur Bill Ellis, dans la revue Folklore . Il écrit du point de vue de l'étude des légendes sociologiques ; cela concerne les perceptions publiques d'un événement réel ou présumé, et la manière dont celles-ci sont façonnées en un récit par des processus de rumeur, de sélection, d'exagération et de stéréotypes.

D'autres récits qui traitent ces prétendus événements comme des faits sont disponibles dans les livres et les sites Web de Seán Manchester et David Farrant.

Publicité initiale
La publicité a été initiée par un groupe de jeunes intéressés par l'occultisme qui ont commencé à errer dans le cimetière envahi et délabré à la fin des années 1960, à une époque où il était très vandalisé par des intrus. Le 21 décembre 1969, l'un de leurs membres, David Farrant, y passa la nuit, selon son récit écrit en 1991. Dans une lettre au Hampstead and Highgate Expressle 6 février 1970, il écrivit qu'en passant devant le cimetière le 24 décembre 1969, il avait entrevu "une silhouette grise", qu'il considérait comme surnaturelle, et demanda si d'autres avaient vu quelque chose de similaire. Le 13, plusieurs personnes ont répondu, décrivant une variété de fantômes censés hanter le cimetière ou la Swains Lane adjacente. Ces fantômes ont été décrits comme un homme grand avec un chapeau, un cycliste spectral, une femme en blanc, un visage brillant à travers les barreaux d'une porte, une silhouette pataugeant dans un étang, une forme pâle qui glisse, des cloches qui sonnent et des voix qui appellent. À peine deux correspondants ont raconté la même histoire.

Profanation du cimetière de Tottenham Park
Selon un article du London Evening News du 2 novembre 1968 :

"Dans la nuit d'Halloween 1968, une profanation de cimetière par des inconnus s'est produite au cimetière de Tottenham Park à Londres. Ces personnes ont disposé des fleurs prélevées sur des tombes en motifs circulaires avec des flèches de fleurs pointant vers une nouvelle tombe, qui a été découverte. Un cercueil a été ouvert et le corps à l'intérieur "dérangé". Mais leur acte le plus macabre a été d'enfoncer un pieu de fer en forme de croix à travers le couvercle et dans la poitrine du cadavre. "

Bien que l'identité et les motivations des responsables n'aient jamais été déterminées, le consensus général à l'époque liait la profanation aux événements entourant l'affaire Highgate Vampire.

La théorie des vampires
Un deuxième homme local, Seán Manchester, était tout aussi désireux que Farrant d'identifier et d'éliminer ce que lui et Farrant croyaient être une entité surnaturelle dans le cimetière. Le Hampstead et le Highgate Expressle rapporta le 27 février 1970 comme disant qu'il croyait qu'un "roi vampire des morts-vivants", un noble médiéval qui avait pratiqué la magie noire dans la Valachie médiévale (Roumanie), avait été amené en Angleterre dans un cercueil au début du XVIIIe siècle, par des partisans qui lui ont acheté une maison dans le West End. Il a été enterré sur le site qui est devenu plus tard le cimetière de Highgate, et Manchester a affirmé que les satanistes modernes l'avaient réveillé. Il a dit que la bonne chose à faire serait de jalonner le corps du vampire, puis de le décapiter et de le brûler, mais ce serait aujourd'hui illégal. Le journal titrait ceci : "Est-ce qu'un vampire marche à Highgate ?"

Manchester a affirmé plus tard, cependant, que la référence à "un roi vampire de Valachie" était un embellissement journalistique. Néanmoins, l'édition de 1985 de son livre parle également du corps d'un noble sans nom amené à Highgate dans un cercueil de quelque part en Europe.

Dans son interview du 27 février, Manchester n'a fourni aucune preuve à l'appui de sa théorie. La semaine suivante, le 6 mars, le même journal a rapporté que David Farrant avait déclaré avoir vu des renards morts dans le cimetière, "et la chose étrange était qu'il n'y avait aucun signe extérieur de la façon dont ils sont morts". Lorsqu'on lui en a parlé, Manchester a déclaré que cela semblait compléter sa théorie. Dans des écrits ultérieurs, les deux hommes ont rapporté avoir vu d'autres renards morts avec des blessures à la gorge et vidés de leur sang.

Farrant était plus hésitant à identifier le phénomène qu'il avait vu. Dans certaines interviews, il l'appelait simplement un fantôme ou un spectre, parfois il convenait que cela pouvait être vampirique. C'est l'étiquette "vampire" qui s'est collée.

La chasse massive aux vampires de mars 1970
La publicité qui a suivi a été renforcée par une rivalité croissante entre Farrant et Manchester, chacun affirmant qu'il pouvait et voulait expulser ou détruire le spectre. Manchester a déclaré à ses associés qu'il organiserait une chasse aux vampires "officielle" le vendredi 13 mars - ces vendredis sont toujours des dates inquiétantes dans la superstition britannique et nord-américaine (le vendredi 13), et sont fréquemment choisis pour des articles sur des sujets occultes dans les médias. ITV a ensuite mis en place des entretiens avec Manchester et Farrant, et avec d'autres qui ont affirmé avoir vu des personnages surnaturels dans le cimetière. Celles-ci ont été diffusées sur ITV tôt dans la soirée du 13 ; en moins de deux heures, une foule de «chasseurs» de partout à Londres et au-delà a envahi les portes et les murs du cimetière verrouillé, malgré les efforts de la police pour les contrôler.

Les revendications d'exorcisme de Manchester
Plus tard, Manchester a écrit son propre récit de ses actes cette nuit-là ( The Highgate Vampire 1985; 2nd rev. ed. 1991). Selon son récit, lui et quelques compagnons sont entrés dans le cimetière, sans être observés par la police, par les grilles endommagées d'un cimetière attenant, et ont tenté d'ouvrir la porte d'une catacombe particulière à laquelle une somnambule psychique l'avait précédemment conduit; mais essayaient comme ils pourraient, il ne bougerait pas d'un pouce. À défaut, ils sont descendus sur une corde à travers un trou existant dans son toit, trouvant des cercueils vides dans lesquels ils ont mis de l'ail et aspergé d'eau bénite.

Quelques mois plus tard, le 1er août 1970 (jour de Lammas), les restes calcinés et sans tête d'un corps de femme ont été retrouvés non loin de la catacombe. La police soupçonnait qu'il avait été utilisé dans la magie noire. Peu de temps après cet incident, il y a eu une augmentation notable des activités de Farrant et de Manchester. Farrant a été retrouvé par la police dans le cimetière à côté du cimetière de Highgate une nuit d'août, portant un crucifix et un pieu en bois. Il a été arrêté, mais lorsque l'affaire a été portée devant le tribunal, elle a été classée.

Quelques jours plus tard, Manchester est retourné au cimetière de Highgate, mais dans la journée, lorsque les visites sont autorisées. Encore une fois, nous devons nous fier à son propre livre publié pour rendre compte de ses actions, car ni la presse ni la police n'étaient présentes. Il affirme que cette fois, lui et ses compagnons ont réussi à forcer, pouce par pouce, les lourdes et rouillées portes en fer d'un caveau familial (indiqué par son assistante psychique féminine). Il a soulevé le couvercle massif d'un cercueil, croyant qu'il y avait été mystérieusement transféré depuis la catacombe précédente. Il était sur le point d'enfoncer un pieu dans le corps qu'il contenait lorsqu'un compagnon le persuada de renoncer. À contrecœur, il ferma le cercueil, mit de l'ail et de l'encens dans le caveau et en sortit.

Un chapitre ultérieur du livre de Manchester affirme que trois ans plus tard, il a découvert un cadavre vampirique (il sous-entend que c'était le même) dans la cave d'une maison vide dans la région de Highgate / Hornsey, et l'a jalonné et brûlé.

L'histoire de Manchester regorge de détails mélodramatiques reflétant le mythe de Dracula : la fille somnambule ; le vampire transporté en Angleterre dans un cercueil ; un cadavre cercueil « gorgé et puant du sang des autres », aux crocs et aux yeux brûlants ; son propre rôle en tant que personnage de Van Helsing. S'il a effectivement agi comme il le décrit, cela peut être considéré comme un bon exemple de ce que les folkloristes (suivant la terminologie établie par Linda Degh) appellent maintenant «ostension» et déclenchement de légende. Cela signifie l'imitation réelle d'éléments d'un conte bien connu, impliquant souvent des jeux de rôle et conduisant parfois à des actes rituels de vandalisme et de profanation. Modèle : Citation requise

Conséquences
Il y avait plus de publicité sur Farrant et Manchester lorsque des rumeurs se sont répandues selon lesquelles ils se rencontreraient dans un «duel de magiciens» sur la colline du Parlement le vendredi 13 avril 1973, qui ne s'est jamais concrétisé. Farrant a été emprisonné en 1974 pour avoir endommagé des monuments commémoratifs et interféré avec des restes morts au cimetière de Highgate - le vandalisme et la profanation qui, selon lui, avaient été causés par des satanistes, pas lui. Les deux épisodes ont gardé des souvenirs de l'affaire Highgate vifs. En 1975, Manchester a écrit un chapitre à ce sujet dans un livre édité par Peter Underwood, un écrivain populaire bien connu sur les traditions des fantômes. Le Highgate Vampire est maintenant régulièrement présenté dans des livres et des sites Internet sur des sujets occultes.

La querelle entre Manchester et Farrant reste vigoureuse à ce jour; chacun prétend être un exorciste compétent et un chercheur du paranormal; chacun verse du mépris sur l'expertise présumée de l'autre. Ils continuent d'enquêter sur des phénomènes surnaturels supposés et ont à la fois écrit et parlé à plusieurs reprises des événements de Highgate, dans tous les médias disponibles, chacun soulignant son propre rôle à l'exclusion de l'autre.

Dans son livre, Blood Lust: Conversations with Real Vampires , publié par HarperCollins en 1991, l'auteur Carol Page décrit sa longue interview avec Seán Manchester, remettant davantage en question sa crédibilité et décrivant ses activités autoproclamées comme "le vrai mal du cimetière de Highgate".

Dans la culture populaire
Selon l'auteur Bill Ellis, le film Hammer Horror Dracula AD 1972 , mettant en vedette Christopher Lee et Peter Cushing, a été inspiré par le Highgate Vampire.
Le Highgate Vampire apparaît comme un méchant dans la série de bandes dessinées Dark Horse Buffy the Vampire Slayer Season Nine . Le Highgate Vampire se révèle être, non pas un vampire, mais un démon insectoïde qui se nourrit du traumatisme émotionnel de ses victimes. Rupert Giles avait failli être tué par la créature en 1972. Le Highgate Vampire est devenu un serviteur de Drusilla à son retour dans les années 2010.
Il vampiro di Highgate ( Highgate Vampire ) est le titre du 45e numéro de la série de bandes dessinées d'horreur italienne Dampyr .